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Affichage des articles du décembre, 2014

Jeunesse en rétention

A. , la trentaine, se présente avec le sourire, il remercie d’emblée pour la visite car il a déjà passé 39 jours en rétention sans aucune visite, n’ayant pas d’amis proches sur place. C’est dur ? lui demande-t-on. Oui, c’est dur : « ceux qui en ont l’expérience disent que le CRA, c’est plus dur que la prison, « il n’y a pas de respect » de la part des policiers. Dans les repas, « on ne peut pas manger le plat car la viande n’est pas hallal ». Et puis il y a la peur de l’annonce des vols pour l’expulsion… Il nous parle avec émotion d’un retenu tunisien qui après un premier vol refusé, a entamé une grève de la faim depuis 4 jours car il ne veut absolument pas retourner dans le pays qu’il a quitté. Lui-même a vu un consul qui ne l’a pas reconnu comme ressortissant de son pays.

Visite au CRA des femmes

Première visite au CRA 4, situé au Palais de justice de Paris. Par Odile et  Christine. C’est vraiment un choc ! Pour pénétrer dans le Palais, il faut passer un contrôle de sécurité effectué par la gendarmerie : sacs au laser et personnes à la poêle à frire ; après, il faut s’enquérir de l’emplacement du CRA, qui, bien évidemment n’est pas indiqué : « Au fond de la cour à droite, escalier Y », nous dit-on à l’accueil. Arrivées à l’escalier Y, nouvelle demande d’information auprès d’une charmante employée qui travaille dans un réduit sombre, en haut des marches ; comment fait-elle pour garder le sourire ? « Traverser le hall, la cour à droite et là où il y a plein d’agents de police, c’est le dépôt, c’est là ». Nous nous trouvons devant… une porte de prison, toquons à l’énorme battant et pénétrons dans un sas impressionnant : derrière nous, l’énorme porte, bardée de fer, devant nous, une grille barre l’accès à un hall XIXe siècle, imposant et spacieux. Dans un recoin sombre d